Adieu Condor
À propos de guerre culturelle et de Robert Redford
La guerre culturelle est lancée, de tous les côtés de l'Atlantique, avec une polarisation accélérée des opinions. Résumons la chose en termes simples : si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi, il est donc logique que je t’efface. Une cancel culture à double face, avec anathèmes et dénigrement, à tel point qu’on finit par ne plus rien y comprendre si tant est qu’on cherche à creuser un sujet avant de choisir son camp. Confusion des sens, confusion des sentiments, confusion du langage. C'est Babel à l’heure de l’IA.
Avez-vous versé une larme pour Charlie Kirk ? Vos glandes lacrymales sont-elles restées arides ? Aviez-vous d'ailleurs connaissance de cette égérie MAGA avant sa fin tragique ? Tempête sous les crânes. Après tout, vous pourrez toujours attribuer absence de réaction et votre froideur émotionnelle à quelque trouble dys... On ne peut cependant pas s'empêcher de penser à une fable de La Fontaine, Les obsèques de la lionne. Pauvre cerf aux yeux secs (pour des raisons objectives) que certains flatteurs affirmèrent avoir vu rire…
Peut-on rire de tout d’ailleurs ? Jimmy Kimmel vient d'en faire les frais. Quelques semaines après Steven Colbert. Sous nos latitudes, le service public de l'audio-visuel essuie des tirs nourris. En ces temps compliqués, les hommes du président*, les nouveaux Woodward et Bernstein, sont devenus une population à risque. Étrange époque qui nous donne le sentiment que nos plus belles années* sont derrière nous.
Pendant ce temps, la température sociale monte, avec son lot de lacrymos et de nassages. Qu’allons-nous faire maintenant dans ce contexte tendu ?
L'actualité inciterait presque les gens comme les autres*, par réflexe, à lire ou relire Walden et partir avec leur Thoreau en poche au fond des bois. Avec un peu de chance, au milieu coulera une rivière* et l’on trouvera peut-être un étang dans les parages avec l'espace idéal pour y construire sa cabane. En laissant les Gatsby magnifiques* à leurs interrogations sur la taxe Zucman, leur nouveau croquemitaine fiscal.
Quant à Robert Redford, icône d'une Amérique idéalisée, nous exprimons à son égard une émotion non feinte. So long Sundance Kid* !
*quelques extraits de la riche filmographie de Robert Redford, pour mémoire et pour occuper vos futures soirées automnales : Les Hommes du Président (Alan J. Pakula), Nos plus belles années (Sydney Pollack), Des gens comme les autres (Robert Redford), Et au milieu coule une rivière (Robert Redford), Gatsby le Magnifique (Jack Clayton), Butch Cassidy et le Kid (George Roy Hill)


